Les filles de l'air au départ, c'est l'idée d'une re-création. L’envie d'un écosystème qui regrouperait les éléments nécessaires à la vie: l'eau, l'air, la terre, la lumière. Littéralement c'est une plante suspendue, bercée par les vents, et se développant sur des supports organiques comme des branches d'arbres.

 

C'est la réunion esthétique d'une vision, d'une matière et d'une sensation : d'abord, visuellement, le souvenir du monolithe de S.Kubrick, mystérieux, inconnu de ce monde et magnifique par sa pureté, source d'inspiration pour l’espèce humaine ; ensuite l'argile, matière choisie pour sa fragilité et sa transparence, surtout quand elle prend l'aspect, comme ici, de la porcelaine; enfin l'eau, profonde comme l’oxygène, unique par la diffraction qu'elle crée lorsque les filles de l'air s'y élèvent et qu'elle semble imprimer un mouvement, dédoublant certaines d'entre elles tels des fantômes, ou des hologrammes : formes qui se déforment, sensation de légèreté, de vertige.

 

L'architecture en bois et le plexiglas interviennent pour structurer et protéger l'ensemble, comme une maison : l'installation devient alors un monde en apesanteur qui se déploie vers la lumière, comme si l'on assistait à la naissance sans cesse renouvelée et ancestrale d'éléments non figuratifs, et pourtant si familiers – presque intimes.

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Hélène COLLIGNON